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 Le Conte de N'fr Rrorg, le Silencieux

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Fëanarwen
Maître du Totem du Loup
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Fëanarwen


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Le Conte de N'fr Rrorg, le Silencieux Empty
MessageSujet: Le Conte de N'fr Rrorg, le Silencieux   Le Conte de N'fr Rrorg, le Silencieux EmptyDim 17 Juil à 15:18

Il était une fois un jeune orc, nommé N’fr Rrorg. On le surnommait le Silencieux, car il parlait peu. Non pas par manque d’intelligence, au contraire, mais cela était dans ses habitudes. Souvent il surprenait les chasseurs de son village, car ses pas étaient légers, et il savait se camoufler habilement. L’un de ses jeux préférés était de se dissmuler dans un buisson, un arbre, derrière un rocher afin de surprendre des conversations, des secrets, ou pour admirer un animal sauvage. Ceux du village ne comprenaient pas ce goût étrange pour la dissimulation, hors temps de guerre ou de chasse, et le prenaient pour un fou ou un simple d’esprit (et pour un orc ce n’est pas peu dire !).
N’fr Rrorg n’avait pas une grande force physique, et n’était pas adroit pour les jeux de la Guerre, aussi son père décida de l’envoyer en apprentissage auprès d’un prêtre de Gornagh, son oncle, qui acceptait de se charger de lui et de lui apprendre l’art des shaman. Avec son cousin, Yrkh, ils voyagèrent à travers les plaines du nord nouvellement colonisées par les klans orcs. Ils arrivèrent enfin à une ville en construction, nommée Karmir.
On les conduisit au prêtre de Gornagh, Krom Rrorg, et N’fr commenca avec entrain son apprentissage de shaman, pendant qu’Yrkh devenait bûcheron afin de fournir les matériaux nécessaires à la construction de la ville.
N’fr passait beaucoup de temps à étudier, et il furetait subrepticement aux alentours de Karmir pendant ses pauses. Il apprit ainsi les histoires qui circulaient sur les « Esprits de la Forêt », des êtres que nul ne pouvait voir, et qui tuait tous ceux qui osaient s’aventurer trop loin dans la forêt.
Au cours de l’une de ses escapades, il empêcha un chasseur de tuer une louve en détournant son attention. Il manqua de se faire écraser par l’orc en question, fâché d’avoir perdu sa proie, mais Krom intervint. N’fr expliqua que la louve allaitait, et qu’il était lâche de tuer une mère, car cela condamnait les petits en même temps.
Un jour, Krom célébrait un autre dieu que le sien, à l’orée de la forêt toute proche. Sarokha devait être satisfaite des offrandes qu’il lui faisait, en compagnie d’une jolie orkesse…. La célébration finie, Krom se rhabilla lentement. L’orkesse s’en alla, mais Krom, le nez en l’air, semblait observer un arbre. Puis, avec brusquerie, il donna un grand coup de son bâton de shaman entre deux branches. N’fr, qui y était perché, s’effondra lourdement sur le sol.
Krom éclata d’un rire en gras en voyant son neveu étalé à terre, la mine déconfite.
« Et bien, petit, le spectacle t’as plu ? Tu n’es donc pas capable de te trouver une orkesse pour célébrer Sarokha tout seul comme un grand ? »
Le prêtre lui tendit la main pour l’aider à se relever. Il tâta les muscles absents de son neveu.
« Je vois ce qu’il te manque ! Tu es intelligent et tu apprends vite, mais cela n’intéresse pas les femelles ! A partir de demain, tu iras couper du bois avec ton cousin Yrkh, et tu verras que les orkesses afflueront, dès que tu seras plus costaud ! Et puis, comment veux-tu honorer Gornagh si tu es taillé comme une fillette ? »
N’fr n’eut pas le temps de protester ou de répliquer que Krom se remettait à se moquer :
« Perché dans un arbre à nous espionner comme un naskhi ! A croire que tu n’as pas plus de courage qu’eux ! Heureusement que je sais que c’est faux ! Si je t’y reprend, je te taille les oreilles en pointe, comme eux ! Tu n’auras plus qu’à apprendre le lancer de cure-dents ! Hahaha tu seras mignon mon petit naskhi ! »
N’fr fit profil bas et ne répondit point, comme à son habitude.
Le lendemain, et les jours qui suivirent, il alla débiter du bois avec un groupe de jeunes bûcherons à l’orée de la forêt.
On lui montra les petits rubans colorés cloués sur les arbres, agrémentés ca et là d’amulettes, qu’il était interdit de dépasser. Les plus anciens disaient qu’au delà la magie des shamans était inefficace et que ceux qui dépassaient la limite seraient dévorés par les « Esprits de la Forêt »…. Mais les plus jeunes, qui n’en avaient jamais vu, pas plus que de victimes de ces prétendus esprits, riaient très fort et affirmaient que ce n’étaient que des contes pour faire peur aux petits orcs.
N’fr n’était pas très efficace une hache à la main, mais faisait de son mieux, s’épuisant même à la tâche. Son cousin Yrkh lui conseilla de se reposer, mais N’fr refusa :
« Krom se rira encore de moi…. »
Yrkh eut alors une idée soudaine.
« Demain nous prouverons à toute la ville notre courage…. Nous irons couper le plus bel arbre que nous trouverons DANS la Forêt. Leurs histoires d’Esprits ne m’impressionent pas. Qu’est-ce que vous en dites ? Après cela plus personne n’osera rire de nous. »
Les six orcs acceptèrent à l’unisson.
Le lendemain, ils mirent leur plan à exécution et s’enfoncèrent plus avant dans la Forêt Interdite. Ils marchèrent longtemps, avant de trouver un arbre magnifique. Il se mirent alors en devoir de l’abattre, et l’épreuve de force comença, car il était énorme.
Tout à coup, l'un des orcs s'arrêta dans son travail et regarda autour de lui. Il était persuadé d'avoir entendu un halètement. Un gnutag se mit alors à demander frénétiquement à chacun où se trouvait la limite, mais ses compagnons étaient bien en peine de lui répondre. Impossible de retrouver leur chemin dans cette épaisse forêt. Ils étaient perdus.
Un gémissement lugubre retentit dans la forêt. Ils décidèrent de laisser là leur travail et d'essayer de retrouver leur chemin. Leur hache à la main, ils scrutaient chaque mouvement, et la peur commençait à ressurgir en eux, les détails des histoires qu’ils avaient entendues leur revenant en mémoire.
L'un des gnutags marchait en retrait, priant Gornagh de lui donner la force de vaincre.
Un moment, N’fr se retourna pour lui poser une question, mais il avait disparu. Ils eurent beau l'appeller, leur gnutag ne répondit pas. Ils continuèrent d'avancer dans l'épaisse forêt, sans jamais retrouver un endroit qui leur soit familier.
Des gémissements étrangement déformés se firent alors entendre, de plus en plus fort et de plus en plus rapprochés. Ils aboutirent à une petite clairière où coulait une source. Une brume bleutée sembla monter doucement du sol, envahissant peu à peu la clairière.
La plupart des gnutags serrèrent le manche de leur hache et se mirent à prier leurs dieux respectifs de les protéger de la magie.
Et tout à coup, une dizaine de loups fit irruption. Ils étaient bien plus gros que la normale et une aura bleutée les entourait. En une seconde, ils eurent l'impression que le nombre de la horde avait doublé. (Mais rien n'est certain.... statistiquement, les orcs sont rarement doués pour le calcul).
Un des orcs s’élanca aussitôt contre l’un des loups, hache en avant, et lui asséna un coup prodigieux… mais la lourde lame ne rencontra que du vide, et l’image du loup se dissipa. Un des canidés se jeta à sa gorge avec violence. Les autres guerriers voulurent se porter à son secours, mais toute la forêt semblait vouloir les en empêcher. Une bataille sanglante s’ensuivit, dont les loups sortirent vainqueurs sans peine. Lorsque le carnage s’arrêta, seuls deux orcs étaient encore vivants. Ils étaient enchevêtrés dans des lianes, incapables d’atteindre leurs haches. C’étaient Yrkh et N’fr. Les loups s’approchèrent d’eux, lentement, les babines encores couvertes du sang de leurs amis. Les deux orcs regardèrent la mort venir le plus fièrement possible.
Le loup de tête, un gros canidé au poil blanc avança vers N’fr jusqu’à lui flairer le nez. L’orc, le sang glacé, le regarda droit dans les yeux, et il eut l’impression, de voir sa propre vie défiler devant ses yeux, comme s’il la regardait de l’extérieur. Puis il vit une sorte de masque de bois, blanc et lisse, décoré de dessins noirs. Tout ceci semblait avoir duré une éternité, mais ne s’était en réalité déroulé qu’en un instant. L’animal inclina sa tête sur le côté, et il eut l’impression de lire la surprise dans son regard.
C’est alors que l’animal se mit à parler, d’une voix à la fois grave, rocailleuse et profonde, donnant l’impression qu’une pierre gémissait : « Il y a quelques lunes, tu as sauvé une louve allaitant de la mort. Cette louve était ma soeur. Pour ce que tu as fait, je te dois une vie. Tu peux t’en aller. »
N’fr, encore ébahi de voir un animal parler, finit par réussir à articuler une demande : « Et mon cousin, Yrkh ? » Dit-il en désignant le dernier orc présent. « Il mourra pour être venu jusqu’ici. ». « Je ne puis repartir sans lui. ». Le loup blanc garda le silence un long moment, semblant réfléchir. « Je ne veux pas être obligé de te tuer. Aussi, je te propose un marché. Je vais te poser une question. Si tu es capable de répondre à ma question, il pourra partir, mais toi tu resteras une lune ici. Sinon, je le tuerai et tu t’en iras. Acceptes-tu ? ».
Le loup cligna des yeux, semblant le jauger. N’fr lança un regard à son cousin. Il ne pouvait le laisser mourir sans rien faire….
« J’accepte. »
« Qu’est-ce qui est aussi insaisissable que le vent, aussi brûlant que le feu ? »
N’fr ferma les yeux un instant, tachant de rappeller à lui tout son savoir, tous les enseignements de Krom, son maître shaman.
« L’éther, l’élément caché. »
Le loup eut l’air étonné. « Tu es cultivé, jeune orc. ». Il se tourna vers Yrkh. « Toi, tu es libre. Cours dire à tes frères que cette forêt appartiens aux « Esprits de la Forêt », comme vous nous appellez, et que quiconque s’aventurera à nouveau dans notre domaine sera puni de mort. »
L’orc se trouva libéré de ses liens végétaux. Il se mit aussitôt debout, lançant un regard reconnaissant à N’fr. Il balaya la clairère du regard, toujours encerclé par la horde de loups. Le loup fit un signe de tête et les loups disparurent un a un dans une onde bleue. Puis il désigna une direction du regard.
« La sortie est par là, Peau-verte. Marche droit devant sans t’arrêter, et ne reviens plus jamais. ». Yrkh ne se le fit pas répéter et courut dans la direction indiquée.
Le loup le regarda partir, puis se retourna vers N’fr.
« Quel est ton nom, orc savant ? »
« Je m’appelle N’fr Rrorg, fils de Mrog. Et vous… qui êtes vous ? »
Le loup sembla se redresser petit à petit jusqu’à se tenir sur ses deux pattes arrières, puis se transforma en un être étrange. Il était un peu plus grand que N’fr, une carrure qu’auraient enviéd nombre d’orcs, mais il était poilu comme le loup qu’il était auparavant. Son visage était masqué par un masque blanc et parfaitement lisse, avec seulement deux fentes au niveau des yeux, semblable à celui qu’avait vu N’fr quelques temps auparavant.
« Je suis Worfl’, fils de Gornagh ».
Worfl’ lui expliqua l’histoire de sa création, la Légende des Deux-Haches et de Dorkha la Sournoise, et la Légende des Esprits-Loups, eux, les enfants du Dieu de la Guerre.
Fasciné, N’fr, lui posa un grand nombre de question, toujours avide de savoir… et resta de nombreux cycles dans la forêt, auprès des descendants de Gornagh.
Il admira les Deux Haches, dialogua avec la légendaire Dorkha, rencontra même fugacement Gornagh et apprit tout le savoir de Worfl’, qui avait compilé les enseignements de son père et de sa mère, ainsi que sa propre expérience en une nouvelle façon de combattre.
Le demi-dieu lui enseigna toute sa ruse, les arts de l’altération, de la vitalité et de la destruction, l’utilité de l’effroi, les avantages du combat en groupe, la science du discret éclaireur et la façon de se servir de son environnement, ainsi qu’à attendre le bon moment pour frapper, à laisser l’adversaire se fatiguer…. N’fr se fabriqua un masque étrange à l’image de celui de Worfl’, afin d’effrayer ses adversaires, et assimila avec une vitesse fulgurante les enseignements du demi-dieu.

Un jour, Worfl’ organisa un concours parmi les Esprit-Loups, et N’fr y participa brillamment, remportant de nombreuses épreuves aussi bien dans le domaine du combat que dans celui de la magie. Le loup blanc le regarda d’un œil satisfait être sacré champion par les siens.
Il s’approcha alors de lui et lui remit les deux hachettes de lancer que sa mère avait subtilisées à Gornagh avec ces mots : « Mon père, observe sans cesse ton peuple. Lorsque tu es venu ici, je lui ai raconté ta venue. Il t’a étudié, puis m’a demandé de t’enseigner et de t’éprouver. Si tu échouais, j’aurai dû te trouver un remplaçant. Mais si je t’en jugeais digne, je devais te remettre ces haches et te renvoyer auprès de ton peuple. Tu es digne, tu l’as prouvé aujourd’hui en étant le vainqueur de ces épreuves. Maintenant, tu dois rentrer chez toi. Ton peuple a besoin de l’enseignement que je t’ai transmis. Les Protecteurs de la Forêt au Nord, les Elfes, ont repoussé les Orcs loin dans les terres, mais tu peux désormais les aider à reprendre du terrain. Nous, nous devons partir, ce lieu ne sera bientôt plus suffisamment sûr pour nous. Maintenant, pars. Ainsi l’a décidé Gornagh. »

N’fr obéit et retourna le cœur lourd à la civilisation orc, mais avec la joie de pouvoir apporter son aide à son peuple.
Au premier abord, personne ne voulut le reconnaître. Son masque blanc effrayait, on le prit pour un mauvais esprit, l’âme tourmentée de N’fr qui revenait les hanter. On appella Krom le prêtre de Gornagh, afin de le renvoyer dans le Monde des Esprits.
« Oui, c’est bien son esprit, je reconnais son aspect gringalet…. Cela ne va pas être long ». N’fr évita deux coups puissants de son oncle par un sort de flou, puis se rendit invisible et tourna autour du Shaman étonné de le voir disparaître, cherchant un point faible. Lorsqu’il l’eût trouvé, il lança deux sorts puissants coup sur coups, et Krom tomba à genoux.
Le Maître Shaman avait dit juste… cela n’avait pas été long. Un sourire aux lèvres, N’fr se rendit à nouveau visible et retira son masque. Puis il tendit sa main à Krom afin de l’aider à se relever. « Tu veux essayer de me tailler les oreilles, pour voir ? ».
La démonstration fulgurante de N’fr lui fournit nombre de disciples désireux de connaître sa science.
C’est ainsi que naquit le Totem du Loup.

Plus tard, lorsque son aide se fit moins ressentir, N’fr Rrorg partit à la recherche de Worfl’ et des Esprits-Loup, promettant de rentrer rapidement. Il emporta avec lui, comme partout, les deux hachettes sacrées. On ne revit jamais ni l’un, ni les autres.
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